sempere 2007 andes-nematode sas

Post on 19-Oct-2015

9 Views

Category:

Documents

0 Downloads

Preview:

Click to see full reader

TRANSCRIPT

  • Sciences au Sud - Le journal de lIRD - n 39 - mars/avril/mai 2007

    2

    Act

    ual

    its

    niveau de la mer, ceux de la pomme deterre requirent des conditions froides etse dveloppent principalement, la lati-tude du Prou, au-dessus de 2 000-2 500 m. Le nmatode de la pomme deterre Globodera pallida, parasite inca-pable de se dvelopper sur dautresplantes, a covolu avec son hte et nese rencontre au Prou quau-dessus delaltitude seuil de 2 000-2 500m.Des chercheurs1 ont tudi la phylogniemolculaire de populations de Globoderapallida prleves dans les Andes pru-viennes. Ils ont mis en vidence que lesud du Prou andin abrite les lignesayant la plus grande variabilit gn-tique. Les populations se sont ensuite dif-frencies mesure quelles colonisaientles rgions situes plus au nord.Selon linterprtation envisage avecThierry Sempr, gologue lIRD, si lacolonisation des Andes pruviennespar G. pallida sest propage du sudvers le nord, on peut mettre lhypo-thse que cest parce que laltitudeseuil de 2 000-2 500 m a t acquiseprogressivement du sud vers le nord,en rendant disponibles de nouveauxterritoires pour le couple hte-parasite.Ainsi, au Prou, le soulvement andinse serait dabord produit au sud, puisse serait propag longitudinalementvers le nord. Il faut en conclure que leshautes Andes sont nes dans la rgion

    L a gnalogie de Globoderapallida, un nmatode parasitede la pomme de terre auProu, fournit des indications sur la for-mation de la Cordillre. Lvolution deGlobodera pallida et de son hte, lapomme de terre, comme celle de tousles autres organismes vivants, est engrande partie conditionne par lvolu-tion de leur environnement. Dans lesAndes, lacquisition de hautes altitudesa notamment dclench ladaptationau froid de nombreuses lignes dani-maux et de plantes, qui ont diverg partir dorganismes de basse altitude.Ces divergences sont enregistres parla phylognie des groupes.Le soulvement andin a trs probable-ment provoqu la divergence deslignes de la pomme de terre (Solanumtuberosum) et de la tomate (S. lycoper-sicum), qui sont gntiquement voi-sines. Les cousins sauvages de la tomatecultive poussent naturellement sur leversant pacifique des Andes jusquau

    J ean-Franois Gugan plante ledcor. La Dclaration publiquedintrts stipule que le HCSPcontribue au processus dlaborationdes objectifs de sant publique et desplans stratgiques inscrits dans la loi etvalue leur ralisation. Il assure gale-ment, en lien avec les agences sani-taires, une fonction gnrale daide la dcision des pouvoirs publics enmatire dvaluation et de gestion desrisques sanitaires, incluant lexpertisede la politique vaccinale .Et il ajoute : Cette affirmation corres-pond un repositionnement du rle deltat qui reprend la main sur les dci-sions, en mettant en avant limpor-tance de la rigueur scientifique et delindpendance dans la dmarche desant publique, avec une articulationrenforce entre le HCSP et les agencesde scurit sanitaire. Au-del des remaniements de struc-tures, lesprit mme a chang. Il sagit

    de rorienter la faon dapprhenderles problmatiques pour aller du modecuratif lchelle individuelle vers lemode prventif lchelle des popula-tions. Trs concrtement, le HautConseil dfinira pour un ensemble deproblmes de sant (pathologies oudterminants), des objectifs quantifiset susceptibles dtre atteints unechance pluriannuelle .La centaine de membres, choisie parmides candidatures libres ou institution-nelles, reflte le souci de sappuyer surdes comptences dpassant le cadredu monde mdical. Sont ainsi venueslargir la palette de disciplines habi-tuellement sollicites, la gntique despopulations, la gographie, la dyna-mique des populationsUne des volonts affiches est dedpasser lapproche traditionnelle fran-aise plutt curative et fonde sur larecherche des causes proximales enanalysant les facteurs de risques sani-

    taires, et en particulier dadopter uneapproche prventive au regard desparamtres environnementaux. Parmiles cinq plans nationaux stratgiquesdfinis, lun concerne la limitation delimpact de ces facteurs environnemen-taux sur la sant. Jean-Franois Guganapportera sa contribution, tout aumoins pour les aspects biologiques,dans laxe Dterminants environne-mentaux de la sant qui est transversalaux commissions spcialises. Saconnaissance du monde tropical serautile, en particulier pour la prise encompte de loutre-mer franais.Entrant dans le cur du sujet, J.-F. Guganprcise : Pour ce qui concerne lesmaladies infectieuses, les paramtresdordres cologique et climatique sont prendre en compte dans les poli-tiques de sant car ils sont habituelle-ment importants dans le cycle de viedes pathognes. Par exemple, les cam-pagnes de vaccination ou les traite-ments par antibiotiques induisent chezles pathognes cibles des mutations,des adaptations, des rsistances. Seule

    Sciences.au.sud@paris.ird.frIRD - 213, rue La Fayette -F - 75480 Paris cedex 10Tl. : 33 (0)1 48 03 77 77Fax : 33 (0)1 48 03 08 29

    http://www.ird.fr

    Directeur de la publicationMichel Laurent

    Directrice de la rdactionMarie-Nolle Favier

    Rdacteur en chefOlivier Dargouge (dargouge@paris.ird.fr)

    Comit ditorialRoger Bambuck, Jacques Boulgue,Jacques Charmes, Nathalie Dusuzeau,va Giesen, Alain Leplaideur, DanielLefort, Christian Marion, Jacques Merle,Georges de Noni, Grard Winter

    RdacteursFabienne Beurel-Doumenge(Fabienne.Doumenge@mpl.ird.fr),Olivier Blot (blot@rio.net)

    Ont particip ce numroOudir BenabderrahmaneCline BezyCline Ravallec

    Correspondants Jacqueline Thomas (Dakar) Mina Vilayleck (Nouma)

    Photos IRD Indigo BaseClaire LissaldeDanile Cavanna

    Photogravure, ImpressionIME, 3, rue de lIndustrie, 25112 Baume-les-DamesTl. : 03 81 84 11 78

    ISSN : 1297-2258Commission paritaire : 0909B05335Dpt lgal : mai 2007

    Journal ralis sur papier recycl.

    Le journal de l'IRD

    P r v e n t i o n e t d u c a t i o n

    Une nouvelle politique de sant publique

    la confluence entresciences de la vie et sciences de la terre, des travaux sur lvolutiondun nmatode clairentlhistoire gologique des Andes pruviennes.

    de la Cordillre o celle-ci est actuelle-ment la plus large et le volume monta-gneux le plus important.Ces rsultats originaux2 innovent en cesens quils dmontrent que des passe-relles fcondes peuvent se crer entresciences de la Vie et sciences de la Terre.Ltude de la phylognie dorganismesdaltitude pourrait ainsi dboucher surdes rsultats gologiques intressants,dune part par lanalyse darbres phylo-gntiques, en termes de distributionsbiogographiques (phylogographie),dautre part en utilisant ces arbrescomme horloges molculaires (phylo-chronologie). En retour, la connaissancede lhistoire gologique des Andes

    Lhistoire gologique des Andes raconte par les nmatodes

    pourrait clairer les modalits des adap-tations biologiques rgionales et per-mettre de tirer des conclusions gn-rales quant limpact des orogensessur lvolution des organismes.

    1. Damien Picard, doctorant, Didier Mugniryet Olivier Plantard de lInra Rennes.2. D. Picard, T. Sempr & O. Plantard, Anorthward colonisation of the Andes by thepotato cyst nematode during geologicaltimes suggests multiple host shifts from wildto cultivated potatoes, Molecular phylogene-tics and evolution, 42, p. 308-316, 2007.

    ContactThierry Semprthierry.sempere@lmtg.obs-mip.fr

    une approche au niveau des popula-tions humaines permet de voir ces ph-nomnes et, partant, de reprer leszones risque. Enfin la cration de lcole des hautestudes en sant publique (EHESP), placesous la tutelle conjointe des ministreschargs de la sant, des AffairesSociales, de lducation et de laRecherche, comblera une lacune enmatire de politique de formation.Homologue de lcole des hautestudes en sciences sociales et sur lemodle du Conservatoire national desarts et mtiers, lEHESP intgrera lcolenationale de sant publique de Rennespour former les personnels aux pro-blmes de sant publique.

    ContactJean-Franois GuganJean-Francois.Guegan@mpl.ird.fr

    Ltat franais se dote de nouveauxoutils de pilotage de la politique de sant publique. Parmi eux, un organisme dexpertise, de coordination et dvaluation, le Haut Conseil de la sant publique(HCSP), est remani et ses missionsredfinies. Jean-Franois Gugan,co-pidmiologiste et directeur de recherche lIRD dans lunit de recherche Gntique et volutiondes maladies infectieuses (unit mixteCNRS/IRD), vient dtre choisi commemembre de cette instance. Il nous enexplique les objectifs et les enjeux.

    Chacun des deux arbres phylogntiques de Globodera pallida figurs ici(en regard dune image topographique des Andes pruviennes) prsente une structure caractrise par des lignes anciennes tablies au sud et des lignes successivement plus rcentes chelonnes vers le nord. Les pointills indiquent les sites dchantillonnage ; les tirets blancs dlimitent les principales divergences phylogntiques.Ces arbres sont bass sur les distances gntiques calcules partir dun gne mitochondrial et de 8 loci microsatellites.

    Haut Conseil de sant publiqueLe HCSP remplace deux structures : le prcdent Haut Conseil instance derflexion cre en 1991 et le Conseil suprieur dhygine, plutt technique etcr la fin du XIXe sicle. Il comprend un collge et des commissions spciali-ses. Le prsident est lu par les membres du collge et des commissions. Les commissions spcialises sont orientes sur : gestion des risques sanitaires prvention des limitations dactivit et des altrations de la qualit de la vie dterminants collectifs et individuels des comportements expertise mthodologique transversale vise danalyse prospective

    Les missions du HCSP : dfinition dobjectifs, expertise, rflexions prospectives.

    IR

    D/M

    . Duk

    han

    WEBEHESPhttp://www.ensp.fr/modules/news/article.php?storyid=42

    en uvre sur une zone gographiquepour laquelle aucune donne fiable decontrle au sol, donc aucun reprepour caler les images, nest dispo-nible. Les estimations ralises tantcorrobores par celles issues de relevsde terrains et en adquation avec lafonte value des glaciers sur len-semble du monde entre 2001 et 2004,les chercheurs envisagent dtendreltude dautres zones de lHimalaya.Ils esprent ainsi pouvoir, terme, pr-ciser lvolution encore mal connue delensemble des glaciers himalayens quistendent sur un territoire grandcomme la France et assurent lapprovi-sionnement en eau de dizaines de mil-lions de personnes.

    ContactsYves Arnaud, IRD, UR032, Great Ice,yves.arnaud@ird.frtienne Berthier, CNRS, LegosEtienne.Berthier@cnes.fr

    tienne Berthier, Yves Arnaud, RajeshKumar, Sarfaraz Ahmad, PatrickWagnon and Pierre Chevallier, Remotesensing estimates of glacier massbalances in the Himachal Pradesh(Western Himalaya, India), RemoteSensing of Environment, 2006,doi:10.1016/j.rse.2006.11.017.

    Extrait de limage Spot 5panchromatique 2,5 m de rsolution du 12 novembre2004, avec en jaune les contours du glacier Chhota Shigri, en rougele rseau de balise et en violet les contours du glacier Bara Shigri.

    (suite de la page 1)

top related